Calopsita ... A la recherche d'informations

C’est qu’il fendait la mer à toute allure, le capitaine de la seconde flotte de Barbe Blanche, et pas qu’un peu. En effet, on pouvait dire que le jeune homme surfait plus vite que jamais entre les flots, vraiment calmes ces temps-ci, planant au dessus des quelques vagues qui désiraient se mettre sur son chemin. Cependant, dans l’air, il n’y avait pas un seul poil de vent, même pas une légère brise, pour faire avancer l’embarcation à cette vitesse, qui pourtant semblait avoir un petit mât et une voile. Pour quelqu’un d’inconnu à cette scène, Ace aurait été rapidement pris pour un magicien extravaguant, qui, par un tour habile, parvenait à naviguer à une vitesse pas possible sans pour autant utiliser sa voile, mais la clé de ce mystère était tout autre. En effet, le jeune homme, sur son petit navire, qui s’apparentait plus à une planche à voile qu’autre chose, avait mis au point un système, qui lui permettait, grâce aux pouvoirs que lui conférait le fruit du démon qu’il avait mangé, d’aller vers l’avant avec une rapidité déconcertante. Cela marchait avec le feu, qu’il produisait au niveau de ses pieds, et lui donnait un avantage certain sur les autres bateaux, quels qu’ils soient. Mais alors pourquoi le pirate aux cheveux noirs était-il équipé d’une voile, qui prenait le vent en plus, s’il n’en avait pas besoin… Ce devait être certainement pour s’économiser au niveau énergie lorsque la tempête s’annonçait, ou encore pour booster encore un peu plus la rapidité de l’engin.

« Me voilà sur une île… d’été ?! Yeah, c’est la fête ! »

Après quelques minutes de navigation, Ace arriva rapidement sur la plage, toute ensoleillée, et commença à regarder autour de lui. Apparemment, l’endroit était une zone portuaire, puisqu’une dizaine de navires était déjà accosté ici, dont un de pirates, d’après le pavillon qu’il dressait. C’était une tête de mort, courante, sauf qu’à la place des dents un peu arrondies se trouvaient de grands crocs pointus, et que des oreilles de loup surplombaient le tout, comme pour qualifier l’équipage qui ornait ce drapeau de bestial et agressif. Sinon, le reste de ces bateaux devait être axé sur le commerce, puisqu’aucun ne semblaient taillés pour le combat, mis à part la petite embarcation de la marine, presque qu’enfoncée dans le sable, qui, coincée entre deux gros blocs, semblait être prisonnière. Ce périple promettait donc d’être riche en émotion s’il avérait qu’il y ait rencontre entre pirates et forces de l’ordre.

« Bon je vais d’abord aller… »

A l’instant même où notre ami le pirate allait dire qu’il chercherait des informations sur Barbe Noire, l’homme qu’il devait éliminer, un doux fumet de nourriture grillée venant directement d’une taverne du coin se fit sentir, et pas qu’un peu. Bien évidemment, Ace n’avait pas mangé depuis ce matin, et passer toute sa matinée à faire fonctionner son navire lui demandait un semblant d’énergie. C’est pourquoi, plutôt que de partir à la quête aux informations, le capitaine de la seconde armada de Barbe Blanche se décida à d’abord manger un petit morceau. Cela ne l’engageait pas à quelque chose de trop long, juste une petite assiette bien garnie remplie des diverses viandes du pays, ainsi qu’un peu de féculents, bien gras de préférence, pour accompagner et faire passer le tout. Marshall D. Teach pouvait attendre quelques minutes, puisque de toute façon il paierait pour l’acte qu’il avait commis quelques semaines auparavant. De plus, dans le restaurant, il y aurait toujours moyen de se renseigner un peu plus sur les agissements du pirate, car apparemment, il était dans les environs…

*Je pourrais aussi me renseigner sur Luffy…*

C’est ainsi qu’Ace se mit en direction du restaurant le plus proche, guidé par son odorat très fin en ce qui concernait la nourriture. Les rues semblaient assez pleines, dans la grande ville qui s’ouvrait au jeune homme. Seulement, il faisait un peu tâche avec son chapeau et son énorme tatouage dorsal, de plus, tout le monde pouvait le reconnaître facilement.

Installé tranquillement à table, un adulte d'une quarantainée d'années lisait paisiblement son journal, sans trop se soucier de ce qui se passait autour de lui. Il ne prêta pas plus attention au jeunot qui semblait désireux de se restaurer en ces lieux. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, sa tranquilité ne pouvait y faire exception. Et pour cause, une bagarre se déclencha à l'intérieur de la sympathique taverne. Un homme à terre, l'un qui s'évertuait à le redresser et deux autres, visiblement des pirates , se tenant debout face à eux, prêts à les dépouiller comme il se doit. Sous l'homme au sol, un jeunot au chapeau orange. Bien malgré lui, il venait de subir les conséquences de cette bagarre initiée par les malfrats. Tous deux avaient pour point commun un bandeau frontal sur lequel était dessiné une tête de mort avec des oreilles de loup. Visiblement, ils ne se contenteraient pas de laisser les choses en l'état. Aussi l'un d'entre eux s'adressa-t-il aux victimes.

" Bande de raclures ! Oser nous accuser de tricherie ... Je vais vous faire la peau, vous allez voir ! "

Apparemment, personne ne se souciait du sort du jeune homme au chapeau orange ...

Ace venait d’entrer dans la taverne et déjà les ennuies arrivaient. Personne n’avait, au premier abord, semblé faire attention à lui, ce qui l’enchantait grandement. Il n’aurait donc aucun problème à garder un certain anonymat, et à ne pas se battre. En effet, il en existait des milliers, qu’ils soient pirates, chasseurs de primes, ou simples villageois, à vouloir tuer du gros lot comme ils appelaient cela, pour se forger une réputation sans contestes. D’un côté, ils avaient parfaitement raison d’essayer de tenter leur chance : assassiner quelqu’un de reconnu dans la piraterie ne pouvait être qu’une chose bénéfique à leurs yeux, ils seraient payés par la marine pour avoir interpelés un bandit très dangereux, et même félicités par les autres équipages ou associations de chasseurs de prime, parfois même redoutés. Néanmoins, un bon nombre oubliait qu’il y avait une raison pour que tous ces gibiers potentiels soient si connus : leur puissance en combat. C’est pourquoi ceux qui tentaient d’accomplir ces actes pseudo-héroïques finissaient souvent au fond d’un ravin, à regretter amèrement ce qu’ils venaient de faire, ou pire encore, dans l’antre de Davy Jones…

Une bagarre se déclencha rapidement, et, un des hommes vola au sol, en quelques instants, écrasant le nouvel arrivant qui s’apprêtait à saluer le patron d’un signe de main. Tout cela était arrivé soudainement, et Ace n’avait eut le temps de ne voir qu’un gros tas s’écrouler sur lui, bloquant sa respiration momentanément. Le jeune homme au chapeau Pac Man, poussa alors celui qui venait de s’abattre sur lui, et commença à repérer les responsables de ce vulgaire affrontement, pour se venger dans quelques instants. Il était fort probable que ces mêmes responsables, en voyant l’insigne de Barbe Blanche gravé sur la peau de notre héros, décident de s’excuser et lui payent un repas, mais les possibilités qu’ils ne remarquent même pas la chose en question étaient encore plus grandes. En effet, le capitaine de la seconde armada du plus terrible des pirates de ce monde n’allait pas se dandiner pour montrer son dos… Et puis, il pourrait toujours obtenir des repas gratuits s’il débarrassait l’île de ses maudis pirates…

Se relevant rapidement, Ace commença à s’essuyer le corps de la poussière qu’il venait de ramasser. L’établissement semblait assez peu nettoyé finalement, mais le jeune homme espérait grandement qu’il se rattrapait sur la nourriture, qui d’ailleurs, laissait toujours paraître un très léger, mais surtout agréable fumet. Cependant, avant la bouffe, il y avait le rétablissement de l’honneur, et la demande de paix, ou l’extermination de ces vauriens. En effet, il se devait de réagir face à ce combat presque miteux d’après ce qu’il venait de voir, et n’allait pas manquer de le faire. En même temps, il passerait pour quelqu’un de sympathique, et de chaleureux, et des amitiés pourraient naître : que de bonnes choses donc… Notre ami aux poings ardents fixa alors méchamment celui qui semblait être le chef entre les deux, et le regardant en souriant, il préféra jouer la carte de la politesse, comme à son habitude. Depuis toujours, il ne prônait pas les insultes et autres provocations, référant rester lui-même.

« Personne ne fera la peau à quelqu’un d’autre… Nous sommes dans un lieu respectable après tout… Quant à toi, pourrais-tu éviter de crier diverses insultes inutiles, merci… »

Sur ces mots, le jeune homme tourna le dos à toute cette scène, et commença à s’asseoir sur un tabouret, plutôt haut, de façon à commander ce qu’il allait manger.

Amusé par la réplique d'Ace, le pirate ne broncha pas, se contentant de ricaner avant de laisser échapper un rire strident, aussi moqueur que fort. Les autres occupants de la taverne, signe qu'ils étaient tous de mèche. Contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser penser, il n'y avait que quelques habitués en ces lieux, les autres ayant trop peur des pirates que pour oser s'y aventurer. Ainsi, tous tournèrent les yeux vers cet insouciant jeune homme qui s'était installé sur un tabouret comme si de rien n'était. Le tenancier se dirigea vers l'arrière-salle, prévoyant vraisemblablement la réaction de ses clients. Et pour cause, ceux-ci sortirent sabres, pistolets et autres armes qu'ils pointèrent massivement en direction d'Ace. Leur chef prit alors la parole, sans qu'aucun d'entre eux n'ait remarqué la présence de son tatouage dorsal, symbolisant son appartenance aux troupes de Barbe Blanche.

" Hé, gamin ! Tu es bien sûr de toi, pour oser t'exprimer de la sorte face au grand Wolf ... Ma tête est mise à prix pour 24 millions de Berrys, tu comprends ce que j'essaie de te dire ?! Les jeunots comme toi, je les mange par dizaines au petit-déjeuner. ( ... ) Allez les gars, débarassez-moi de cet idiot. "

Il fit un signe de la tête à l'adresse de ses hommes qui firent feu en direction d'Ace. Certains lancèrent un couteau, d'autres dirigèrent des lances vers son corps, ... Rien ne lui fut épargné. Les rares villageois présents avaient, quant à eux, disparu depuis quelques instants, courant dans la ruelle.

" Cet homme ... Il fait partie des troupes de Barbe-Blanche ! "
[suite ce soir ou demain]

A peine Ace eut-il le temps de tourner le dos, que la situation dériva encore plus qu’avant. Tout le monde semblait maintenant être de mèche avec ce prétendu pirate, et les quelques habitants venus ici pour se distraire, trop effrayés pour tenter de dire quelque chose, s’en étaient allés, d’une manière très lâche et rapide. Après tout, il n’y avait rien d’effrayant pour notre héros : un petit groupe de marins dont le chef a une prime s’élevant, à peine, à vingt-quatre millions de Berrys. Si le prétendu capitaine avait su la prime de son futur adversaire, qui trônait en maître sur le panneau d’affichage de la marine accompagnée de celle de son capitaine, il aurait très vite fermé sa bouche, et aurait même certainement couru, de peur de finir dans l’assiette de quelqu’un, complètement grillé. Mais non, il ignorait tout de cela, et, en quelques instants, il laissa tous ces hommes menacés le jeune combattant qui dirigeait la seconde flotte de Barbe Blanche. Bien évidemment, tous ses braves larbins ne se doutaient pas de la menace qui pesait sur eux, mais s’il fallait qu’il l’apprenne d’une façon brutale et barbaresque, il n’y aurait aucune gêne à les balancer hors de ce lieu…

Après un petit discours, ignoré par notre ami le pirate, qui se contenta d’un « Ah bon ?» purement insultant et vexant, le chef de cette troupe de brigands ordonna à ces sous-fifres d’attaquer. Bien entendu, avant de faire cela, il avait annoncés quelques petites choses, de façon à se glorifier encore un peu plus. C’était ce genre de marin qu’Ace détestait plus que tout : des vantards à l’égo surdimensionné, qui, par ailleurs, ne valaient rien, que ce soit dans la vie de tous les jours, en mer, ou lors d’un combat. Mais par-dessus tout, l’enfoiré avait traité le pirate au chapeau orangé d’idiot, chose qui, aux premiers abords, semblait vrai, mais qui s’avérait être totalement fausse. Insulter son ennemi de cette façon, alors que celui parle était vraiment irrespectueux, il n’allait donc pas se gêner pour lui régler son compte, et lui enfoncer la tête entre les deux épaules. Si l’équipage se rebellait, il ferait cela à tous ceux qui se mettraient sur son chemin.

En quelques secondes, un tonnerre d’objets dangereux fonça sur Ace, qui avait, très rapidement, volé l’assiette de son voisin, sans que celui-ci s’en rende compte. Ou peut-être était-ce le plat d’un de ces froussards d’habitants, qui avaient fuis comme de vulgaires chiens apeurés, peu importait de toutes façons, il allait se régaler... Mais d’abord, il fallait réagir pour ne pas se faire « embrocher ». Le capitaine de la seconde armada de Barbe Blanche transforma alors presque l’intégralité de son corps en flammes incandescentes, pour ainsi esquiver les assauts qui arrivaient de partout… Il ne fut donc aucunement touché par les lances et couteaux, néanmoins, quand il reprit forme initiale, il sentit un doux fumet venant de derrière lui. Regardant sa gamelle, comme disaient les gens ici, il put constater que tout avait disparu, pour laisser place à un tas de cendre noirâtres. Le jeune homme regarda alors méchamment son voisin de gauche, qui, étrangement, renia son acte avec un sourire embarrassé. En fait, la réponse à cette drôle d’énigme était toute autre : chauffant ses poings, qui approchaient de son assiette, il avait tout fait brûler. La demi-seconde où l’odeur de viande grillée s’était répandue l’avait alerté, mais c’était trop tard…

« Bon, je crois que je vais devoir régler cette histoire, comme il se doit… »

Ace se releva doucement, et, s’appuyant sur le comptoir, comme pour se mettre correctement sur ses deux jambes, il repositionna son chapeau, de façon à ce qu’il tienne sur sa tête, même s’il donnait quelques coups, ou s’agitait rapidement. Cela fait, il fixa dans le blanc des yeux celui qui se disait être le capitaine, et, prenant n air assez énervé, il commença par marcher, en direction de celui qui servirait d’exemple aux autres : le grand chef, dont la prime était seulement mise à vingt-quatre millions de Berrys. Cependant, dans son élan, il fut stoppé par un homme d’une taille moyenne, qui, à première vue, paraissait assez musclé, donc plutôt puissant. Le sous-fifre en question aurait effrayé n’importe qui de normal sur cette île, mais pour être capitaine de la seconde armada de Barbe Blanche, il fallait être tout sauf normal, c’est pourquoi Ace ne lui prêta pas une attention supérieure à quelques secondes. En fait, quand la masse de muscles se mit en travers de son chemin, il s’arrêta en souriant, et, en enflammant son poing avec une vitesse extrême, il frappa dans le ventre, au niveau de l’estomac : un coup brutal et à la fois vraiment précis, à vous faire cracher les tripes d’un seul assaut… D’ailleurs, le gentil petit chien à son maître s’envola à quelques mètres, et, gémissant de douleur comme un animal qui vient d’être sévèrement touché, il exposa une grande quantité de son sang, qui, étrangement, jaillit de sa large bouche machiavélique. C’était ça de s’opposer à plus fort que soit…

Il n’y avait donc plus aucun obstacle entre le capitaine du navire et notre héros, et même s’il ne servirait plus d’exemple au autres, puisqu’un des leurs avait déjà subi le courroux d’Ace, il morflerait quand même, de façon à lui faire ravaler son arrogance extrême. Les petits prétentieux, inconnus de la vie et des dangers qui les entourent, tout en étant prétentieux, il fallait les éliminer, ou du moins les faire rentrer dans le droit chemin, si l’on put dire que la piraterie fut un droit chemin. Pour la comparaison, cela s’apparentait plus à un long fleuve, loin d’être tranquille, et même plutôt très agité : des combats, des victoires, mais aussi des défaites, des trésors, avec parfois des blessures, plus ou moins graves, mais en définitif, à la fin de toutes ces choses, la mort, inévitable et silencieuse, douloureuse ou pas… Bref, ce n’était pas vraiment le sujet de ce récit, et l’attende de savoir si le pirate au chapeau Pac-Man allait ou non, écraser la tête du marin dont la prétendue prime dépassait les vingt millions de Berrys.

Soyez rassurez jeunes lecteurs intrépides, Ace fit ce qu’il avait à faire. Et pas qu’un peu pourrions nous dire, puisque, enflammant encore son poing, comme précédemment, il laissa à son adversaire voir qu’il allait se faire éclater, et que cela allait lui faire un mal de chien. Le feu crépitait autour du bras du jeune homme, et un air assez confiant s’était installé sur son visage, qualifié d’angéliquement beau par certaines fanatiques excentriques. Le petit sourire, les lèvres plissées, toutes ces petites choses faisaient battre le cœur du capitaine de pacotilles à cent à l’heure, tandis que des gouttes de sueur d’une taille peu commune coulaient sur son front, froncé de panique. Il avait cette expression qui se pose sur notre visage lors des grands moments de panique, d’angoisse, de danger. Cependant, comme tout le monde peut s’en douter, les traits qui s’étaient installés ne furent que brefs, car en un instant, le coup de l’enflammé vient lui décrocher la mâchoire, l’envoyant contre le mur, qui, par l’intensité du choc, et sa vitesse, se brisa. Le bandit fut donc envoyé très loin : il se réveillerait dans les vapes quelques jours après, sur la plage, avec une gueule de bois comme pas possible, et la figure complètement rouge, au milieu d’un groupe de crabes, avec un peu de chance.

Néanmoins, malgré le vol plané du chef de cette troupe de brigands, les autres en voulaient encore. Sortant tous leurs couteaux, et autres armes pour couper, ils se jetèrent en même temps, d’un bond, sur notre ami le pirate, qui, voyant cet assaut d’un mauvais œil, s’enflamma complètement dans une tornade incandescente. Tous les verres de la taverne volèrent en éclat, et le feu, au contact de l’alcool ne fit que se propager. Cependant, en point positif, on put noter que l’équipage était complètement k.o. et les quelques survivants essayaient de fuir comme ils le pouvaient. A côté d’eux, les villageois fuyants de tout à l’heure semblaient plus téméraires. Quand le feu commença à se calmer, Ace constata avec stupeur l’étendue des dégâts occasionnés, et fut quelque peu gêné d’avoir causé tant de désordre dans ce petit établissement, si bien qu’il s’abaissa, très sereinement, ne présentant qu’une simple formule de politesse, qui lui servait d’ailleurs dans beaucoup de situations :

« Désolé du dérangement… »

Le maire du village, à savoir l'homme qui lisait son journal tout à l'heure, parla à ses concitoyens comme on était en droit de l'attendre de la part d'un chef. Et pour cause, il les exhorta à garder leur calme plutôt que de verser dans une peur panique. D'après lui, il ne faisait aucun doute que les brigands mordraient la poussière face à celui qu'il n'avait eu aucun mal à reconnaître : Ace aux poings ardents. Son tatouage dorsal parlait pour lui, de même que la flatteuse réputation qui le précédait. Pour être ni plus ni moins que le commandant de l'une des flottes de Barbe Blanche, il ne devait pas être n'importe qui. Et Ace se fit fort de justifier cette réputation en expédiant cette petite bagarre aux affaires courantes. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, d'ailleurs. A croire que ce n'était qu'anecdotique pour lui. Il faut dire, pour la défense des flibustiers, que la différence de niveau était ostensible et la défaite, purement logique. Cette même défaite fut l'occasion pour les habitants de Calopsita de regagner la taverne dans laquelle avait eu lieu ce combat. Le maire s'avança en tête du groupe et recueillit avec un certain sourire les excuses d'Ace. Il lui répondit alors.

" Tu n'as pas à t'excuser, Ace aux poings ardents. Au contraire ... C'est nous qui te remercions ! Grand merci, vraiment ... Tu nous as débarassés de ces brigands alors que nous étions impuissants. Comme je le pensais, les hommes de Barbe Blanche perpétuent la légende de cet homme d'honneur qu'est ton supérieur. "

S'ensuivit une volée d'acclamations à l'adresse d'Ace. Visiblement, les citoyens appuyaient et approuvaient les dires de leur vénéré maire. Celui-ci reprit alors la parole, se montrant accueillant au possible.

" Bien ... Nous ne te traiterons donc pas comme un criminel, ni un pirate recherché par le gouvernement. Considère-toi comme notre invité de marque ! J'aimerais juste savoir ce qui t'amène dans notre modeste bourgade ... "

Le maire le fixa, pensif. Après tout, c'est vrai, il n'y avait ici rien d'intéressant pour un homme tel qu'Ace.
Ace avait à l’instant écrasé toute forme de résistance de la part de l’ennemi, et venait juste de sortir de la petite taverne, où l’odeur de l’alcool brûlé mêlé à celle des pirates en charpie n’était pas vraiment appréciable, procurant à ceux qui avait l’occasion de la sentir une certaine nausée, pas vraiment agréable. Il fallait aérer de toute urgence le tout pour pouvoir un jour remanger dans cet endroit, sinon, il n’y avait plus qu’à fermer l’enseigne, et trouver un autre endroit pour implanter un bar de ce genre, tel le parfum de la chose était fort. De plus, aux vues de l’état du bâtiment, des champignons se développeraient rapidement, et pourriraient le plancher, et tout ce qui était fait en bois, c'est-à-dire les trois quarts de la chose. Les dégâts étaient donc énormes, et encore, le sujet des divers insectes n’avait même pas été évoqué. Tout cela produit à cause d’une seule personne, qui, insouciante comme personne, avait jugé bon de faire de ce lieu un brasier géant : Ace. Mais bon, il fallait dire qu’il y avait quand même un énorme point positif à tous ces évènements : l’annihilation de tout le groupe de forbans qui terrorisait ce petit village depuis des années, mangeant et pillant à leur gré toutes les ressources possibles et inimaginables.

Ne sachant pas réellement comment les habitants allaient prendre le fait qu’il ait détruit en partie l’intérieur d’un de leurs lieux favoris, Ace s’excusa rapidement, et commença à chercher quelque part d’autre où manger, mais c’est avec surprise qu’il constata que devant lui se tenait le maire du village, apparemment, avec un grand sourire sur le visage. Tout autour de lui, la population s’était rassemblée, et paraissait aussi heureuse que celui qu’elle avait désigné comme chef du village : tous plissaient les yeux et semblaient rire de leur bonheur futur. Le pirate aux longs cheveux noirs comprit alors enfin que les marins qu’il avait plutôt facilement combattus, même si l’affrontement s’était fait plus dans un sens que dans l’autre, devaient soumettre tous les habitants de l’île de Calopsita à des règles strictes, le tout dans un paysage malheureux et déprimant. Au loin, sur la plage, on pouvait voir des enfants qui s’amusaient à jouer à la marelle sur le corps inerte et saccagé du pauvre capitaine, sautant à pleines jambes sur son estomac, le tout dans une joie inconsommable. Le bougre n’avait que ce qu’il méritait, et le fait qu’il ne soit plus allait sans aucun doute être synonyme de fête durant les trois ou quatre jours à venir.

Parlant au nom de tous, le maire du petit village, sous un soleil de plomb qui illuminait les cœurs de chacun, affirma qu’il reconnaissait bien dans la conduite de notre héros les ambitions de Barbe Blanche, qui n’était autre que son supérieur, l’homme qu’il aiderait plus que tout à arriver au One Piece, le trésor ultime pour tous les pirates de ce monde. D’après ce que l’homme avait dit, Ace serait considéré comme un invité de marque sur cette île, et non comme un vulgaire brigand, ce qui signifiait dans son esprit qu’il recevrait un maximum de nourriture, cuisinée avec soin par tous les cuisiniers de l’endroit. Il gouterait des saveurs nouvelles, et ses papilles gustatives seraient comblées par tout ce qui entrerait dans sa bouche. Le paradis serait à porter de main, et il pourrait en profiter tant qu’il le désirerait, il n’aurait qu’à demander et il serait servi, il aurait le pouvoir absolu de manger ! Mais tous ses rêves et projets s’écroulèrent quand il repensa qu’il était avant tout là pour trouver des informations sur celui qui se faisait surnommé Barbe Noire, en opposition à Barbe Blanche. Notre marin devait absolument le retrouver pour l’éliminer, lui qui avait commis l’erreur de tué un membre de son équipage, pour voler un fruit du démon.

« Vous connaissez le vieux ? Je suis à la recherche d’un certain Barbe Noire, et j’ai des informations qui disent qu’il est passé par là… Ne l’auriez vous pas vu, messieurs ? Mais, plutôt que de parler, que diriez-vous de discuter de tout ça autour d’une grande table, avec des nouilles sautés, de la viande, des petits légumes, et encore de la viande, et puis des nouilles aussi… »

« Barbe noire ? Ce n'est pas un grand type poilu ? Si c'est le cas il est partit en direction d'Alabasta

Nous partîme donc pour Alabasta...